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Le fournisseur d’e-santé pour les patients souffrant d'une addiction Tacton vient de lancer son propre site web. Les personnes peuvent désormais bénéficier d’un traitement entièrement en ligne. Cela s'applique tant pour les soins de santé mentale généraux que pour ceux spécialisés comme en cas de dépendance à l'alcool, aux drogues ou aux jeux de hasard. Les prestations fournies par la start-up seront remboursées par leur assurance maladie en cas de dépassement de franchise.
Tacton est né grâce à l’initiative de Tactus, l'une des plus grandes organisations de soins consacrés aux toxicomanes aux Pays-Bas. Les services en ligne que la start-up propose s'articulent autour d'échanges virtuels entre les patients et les conseillers. Les patients peuvent ainsi bénéficier de cette aide à distance à condition d’avoir obtenu l’accord écrit de leur médecin. Pour s’inscrire sur la plateforme, elles doivent répondre à un questionnaire en ligne et passer un entretien d'admission par vidéoconférence. Dès réception de la lettre de recommandation, Tacton et ses équipes de professionnels élaborent un programme de traitement qui sera disponible sur le compte personnel de l’utilisateur. Tactus utilise la plateforme eHealth Minddistrict, que de nombreux établissements de santé mentale utilisent déjà.
Prise en charge des addiction en ligne
À l'aide d'un journal de bord et de divers exercices, le prestataire de soins en ligne détermine un profil de dépendance, puis établit des objectifs personnalisés. Par exemple, arrêter complètement la dépendance à l'alcool ou seulement réduire sa consommation. Les progrès sont suivis numériquement à distance. Quant au suivi, il se fait via appels vidéos ou chats en ligne.
Dans la deuxième phase du programme, Tacton se concentre sur le changement réel du comportement afin d'éviter une éventuelle rechute. Les patients sont traités selon diverses méthodes telles que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et l'entretien motivationnel. Selon la société, ces techniques se sont avérées efficaces. Ils se réfèrent à la littérature et à leurs propres résultats via le traitement en ligne des troubles alimentaires (Etendebaas développé par Tactus). L'entreprise insiste sur le fait qu'il faut rechercher une aide alternative lorsque les soins qu’elle propose ne fonctionnent pas.
Qu'apporte l'option de suivi en ligne ?
Pendant la crise du coronavirus, les listes d'attente pour les soins de santé mentale ont augmenté de façon spectaculaire, aggravant la situation de nombreux toxicomanes. Les solutions numériques semblent donc être de bonnes alternatives pour les personnes souffrant d’une accoutumance et qui n’ont pas facilement accès à des soins spécifiques. Minddistrict, en particulier, y répond avec sa plateforme eHealth. Selon cette entreprise, la centralisation des données des patients entre les différents prestataires reste un défi. Ces soins en réseau nécessitent la coopération et le soutien de toutes les personnes impliquées dans le processus de diagnostic et de traitement du patient.
Minddistrict cite à titre notamment l'échange de données sur les patients, qui utilisent différents systèmes et plateformes pour se faire aider. L'entreprise travaille sur des solutions permettant, entre autres, d'établir un lien entre différents EPD. Les prestataires de soins de santé pourront également proposer les plateformes des fournisseurs de services de santé en ligne au sein de leur propre système de soins de santé.
Tendance actuelle : partager sur les réseaux sociaux
Les prestataires de soins de santé ne sont pas les seuls à prendre les devants dans l’exploitation des outils numériques pour traiter les troubles mentaux. Récemment, le journal néerlandais NRC a fait un reportage sur les jeunes qui utilisent de plus en plus TikTok pour briser certains tabous autour de leur maladie mentale. À travers de courtes vidéos, ils cherchent du réconfort, à faire réagir, parfois même à trouver une aide professionnelle. En effet, les prestataires de soins ont conscience de ce nouveau mode de communication et utilisent eux aussi parfois leur propre compte pour s’adresser à eux.
Une nouvelle façon de faire qui n’est pas bien vue par tout le corps médical. Certains affirment que l'utilisation des réseaux sociaux dans le cadre des soins de santé mentale entraîne, entre autres, des problèmes de confidentialité qui se répercutent plus ou moins à long terme. Par exemple, lorsqu'un ex-patient commence à chercher un emploi. Un historique médical visible sur TikTok peut le désavantager lors d’un recrutement. De plus, le fait de partager ses ressentis sur ce type de médias peut aggraver le bien-être psychologique. C’est notamment le cas lorsque les échanges restent stériles avec des internautes partageant les mêmes idées ou lorsque les jeunes établissent leur propre diagnostic sur la base des expériences des autres. C'est surtout à ce moment-là qu'un fournisseur professionnel de soins de santé mentale en ligne semble plus souhaitable.
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