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C’est la fin du projet Quin Dokters, du moins pour son offre initiale. L'entreprise proposait depuis l'année dernière des soins de médecine générale combinés à des prestations numériques. Ce fournisseur d’e-santé souhaite désormais revendre ses établissements aux médecins généralistes. En attendant, il réduit progressivement le nombre de patients suivis en présentiel. Ainsi, la plupart de ses cabinets physiques ont été fermés et les dossiers médicaux des personnes sont transférés vers d'autres centres de soin. Dans les mois à venir, la société va se concentrer sur les activités de soutien et les solutions numériques pour les cabinets de médecins généralistes.
L'entrepreneur en soins de santé Bart Malenstein, qui occupait auparavant le poste de cadre supérieur des cliniques Berman, a porté le projet de Quin Dokters depuis ses prémices. Il a débuté en 2019 en tant que fondateur et directeur du fournisseur de soins de santé numériques en proposant à la fois des prestations digitales lorsque cela était possible et sur place lorsque cela était nécessaire. Au départ, il était question de combiner les établissements de soins avec un service numérique afin de réduire la pénurie de médecins généralistes et aussi de soulager la charge de travail des cabinets indépendants.
Pourtant les débuts étaient plus que prometteurs : fin janvier, Quin Dokters comptait déjà 12 centres de médecins généralistes et 50 000 patients connectés. L'objectif était de l'étendre à 50 succursales et à un demi-million de personnes. Pour y parvenir, la société a reçu le soutien des assureurs maladie et de diverses entreprises privées. Elle disposait ainsi d'un capital de croissance de 36 millions d'euros.
Augmentation des plaintes
En novembre dernier, l'entreprise de Puttershoek a lancé une application qui permet aux personnes de communiquer à distance leurs symptômes à leur médecin généraliste. Les patients pouvaient aussi faire une téléconsultation depuis leur domicile. Ainsi, ils pouvaient se préparer à une consultation sur place. En utilisant cet outil numérique, Quin Dokters filtrait donc déjà une partie des soins en ligne. Résultats : cela a entraîné une diminution du nombre de consultations physiques chez le généraliste.
Néanmoins, ce dispositif n’a pas été à la hauteur des attentes. Au début de l'année, le nombre de plaintes de patients a augmenté. Les retours négatifs portaient essentiellement sur le manque de médecins généralistes disponibles et l'augmentation des temps d'attente. Le prestataire de soins avait bien conscience de la situation. Il a d’ailleurs déclaré dans une réponse écrite au journal Parool que les débuts étaient déjà difficiles à l'époque. Ils ont également reconnu la pénurie de généralistes et confirmé qu’il existait des problèmes dans la gestion des cabinets de généralistes qui avaient été repris.
Situation catastrophique à Amsterdam
Cet été, la situation s'est tellement aggravée qu'elle en est devenue intenable, surtout à Amsterdam. L'entreprise avait six succursales dans la capitale, mais il n'en reste plus que deux : celles du Westermarkt et de l'Oosterpark qui est temporairement fermée. Quin Dokters souhaite transférer les deux branches à temps. Ainsi, à l'échelle nationale, il ne reste plus que cinq succursales.
Avant les vacances d'été, la pénurie a atteint ses limites. En effet, seulement un médecin généraliste était disponible à Amsterdam pour suivre 13 500 patients. Il était assisté par un médecin généraliste pour assurer les téléconsultations. Dans ces conditions, le prestataire de soins de santé numérique n'arrivait plus à gérer les plannings, était injoignable pour répondre aux questions à distance et ne pouvait plus faire face à l'afflux des malades. C'est ce qui ressort des réactions sur Zorgkaart Nederland. Il était également difficile de trouver du soutien, en raison de la mauvaise image de la société. La correspondance des organisations de coordination des médecins généralistes montre que ces derniers craignaient dès le départ une augmentation de leur charge de travail, en raison de l'arrivée de nouveaux acteurs numériques tels que Quin Dokters. La raison ? Les médecins généralistes seraient toujours débordés avec les patients vulnérables, tandis que Quin Dokters attirerait principalement les jeunes sans graves problèmes de santé, mais très à l’aise en informatique.
Quin Dokters souhaitait mettre en place des solutions à Amsterdam dès la rentrée de septembre, mais en raison de la gravité de la situation, un plan d'urgence a été élaboré par Zilveren Kruis, Huisartsenposten Amsterdam, Huisartsenkring Amsterdam/Almere et l'Amsterdam Huisartsen Alliantie. Ainsi, d'autres médecins généralistes sont venus en renfort pour aider à la prise en charge des 13 500 patients de Quin Dokters. Les personnes concernées ont donc pu choisir un nouveau médecin. Pour l'instant, ce processus se déroule sans problèmes notables. Malgré le manque de personnel durant la période estivale, les professionnels de soin ont su répondre présent et ont apporté une aide massive aux patients nécessitant une consultation.
Questions du conseil municipal
À Amsterdam, l'échec de la prise en charge des patients de Quin Dokters a suscité des questions au sein du conseil municipal. Simone Kukenheim, échevin des soins de santé, devra à ce titre répondre aux questions du conseil. Le PS, par exemple, affirme que les Amstellodamois ont besoin de plus de protection contre les prestataires de soins de santé commerciaux. Selon le parti, les médecins généralistes étaient déjà soumis à une forte pression et maintenant Quin Dokters réduit rapidement le nombre de patients qui sont contraints de changer rapidement de médecin traitant.
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