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L'hôpital Antoni van Leeuwenhoek (AVL) vient d’intégrer un bloc opératoire hybride spécial à son processus d’opération. Le « CT Angio Combination » est un scanner mobile qui va donc être utilisé en complément de l'équipement radiologique standard lors des chirurgies tumorales. Désormais, il est ainsi possible de faire simultanément un diagnostic et une thérapie invasive (sans incision) au cours du traitement d’une tumeur.
Le « CT Angio Combination » a été développé par l'entreprise allemande Siemens Healthineers. Il s'agit d'une unité intégrée entre le scanner et l'équipement radiologique du bloc opératoire. Durant l'intervention, le chirurgien a ainsi accès à de nouvelles imageries médicales à tout moment. En effet, le scanner conçu sur un rail au-dessus de la table de traitement est parfaitement mobile. Une avancée technologique qui permet à l’équipe interventionnelle d’avoir un visuel très détaillé de la tumeur à opérer et de travailler avec une précision optimum. Une aide précieuse, surtout pour traiter avec succès les tumeurs plus compliquées. De plus, l'AVL a annoncé que le patient n'a plus besoin d'être déplacé au sein de l’hôpital. Non seulement c’est un gain de temps non négligeable, mais en plus cela évite les changements de positions des malades. Le risque d'une image déformée est donc considérablement réduit.
Traitement des tumeurs
L'Antoni van Leeuwenhoek d'Amsterdam est spécialisé dans la recherche et le traitement des cancers. Selon l'hôpital, le bloc opératoire hybride va étendre la diversification des soins d'intervention en oncologie. La combinaison CT Angio va être déployée pour traiter les tumeurs localisées dans les artères et les canaux lymphatiques (ablation par micro-ondes, cryoablation et ablation par radiofréquence). Ces traitements sont fréquents chez les patients présentant des tumeurs dans les reins, les glandes surrénales, le foie, les poumons, les ganglions lymphatiques ou sur le squelette. Le bloc opératoire hybride offre également une solution pour la prise en charge des complications chirurgicales et des tumeurs via les artères et le système lymphatique (embolisation). Enfin, il apportera une aide supplémentaire aux patients touchés par une tumeur (cimentoplastie, vertébroplastie) dont les os sont en cours de stabilisation et qui ont besoin de biopsies et de ponctions pour la recherche de tissus.
L'essor du bloc opératoire hybride
La salle d'opération hybride est une innovation en matière de soins de santé qui permet de conserver la logistique dans une seule pièce. Tout est donc à portée de l’ensemble de l’équipe : le chirurgien, les infirmières du bloc opératoire ou encore le radiologue. Avec cette nouvelle organisation, les procédures chirurgicales changent et font évoluer par la même occasion le système opérationnel de la prise en charge des patients. En effet, de nombreux hôpitaux doivent régulièrement faire des choix en matière d'hébergement. C’est notamment le cas dans le processus de décision visant à donner aux espaces internes une fonction différente ou lorsque des complexes médicaux entièrement nouveaux sont construits. Cela exige une certaine souplesse dans l'utilisation des équipements médicaux et des salles d'opérations. D’ailleurs, les blocs opératoires hybrides jouent un rôle majeur à cet égard. Ils gagnent discrètement en popularité depuis quelques années.
De nombreux centres universitaires et hôpitaux cliniques de premier plan aux Pays-Bas utilisent déjà des salles d'opération hybrides. Néanmoins, ce sont les hôpitaux régionaux qui ont ouvert la voie vers les blocs opératoires du futur. L'hôpital Nij Smellinghe, en Frise, par exemple, en a inauguré un il y a quelques mois. Les patients souffrant d'une maladie vasculaire ou devant subir une opération neurochirurgicale complexe au niveau de la colonne vertébrale sont désormais traités dans une salle d'opération hybride. Ici aussi, un scanner a lieu simultanément et fournit une image 3D au neurochirurgien qui, sur la base de ces images, peut ajuster la position des implants. De cette manière, l'hôpital évite une orientation vers un hôpital clinique ou universitaire de premier plan.
Critique sur la valeur ajoutée
Toutefois, de nombreuses questions subsistent quant au fonctionnement réel de la salle d'opération hybride, comme l'a révélé un article critique paru dans Medisch Contact au début de cette année. Les coûts sont beaucoup plus élevés que dans un bloc opératoire classique et les avantages ne compensent pas toujours les coûts. L'une des raisons souvent évoquées est la faible utilisation de ce type de bloc opératoires qui rendent difficile leur rentabilisation. Dans de nombreuses spécialités, des doutes subsistent quant à la valeur ajoutée clinique. Des recherches supplémentaires semblent nécessaires pour mettre en œuvre cette technique en tant qu'amélioration structurelle au sein des soins spécialisés.
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