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Une équipe de recherche de l'université McMaster au Canada a trouvé un moyen de diagnostiquer une infection bactérienne en une heure sans analyse de laboratoire. La semaine dernière, la revue scientifique Nature Chemistry a publié les résultats de leur recherche et l’analyse de sa faisabilité.
L'équipe, composée d'ingénieurs, de biochimistes et de spécialistes médicaux, a développé une nouvelle méthode de laboratoire : Labs-On-Chips. Une technologie novatrice permettant d'intégrer des tests de laboratoire sur une minuscule puce. La méthode élaborée est comparable au glucomètre dont se servent les diabétiques pour mesurer leur taux de glycémie. En effet, ils se piquent le doigt et analysent leur sang sur une bandelette de test fixée à l’appareil.
Pour Labs-on-Chips, les chercheurs de l'université McMaster au Canada ont eu recours à une méthode similaire. Ils ajoutent certaines substances corporelles (sang, urine, salive) des patients à une micro-puce qui va détecter la présence de protéines spécifiques indiquant une infection. De la taille d’une clé USB, le dispositif peut être directement attaché à un smartphone. Selon l'équipe de recherche, il faut moins d'une heure pour connaître les résultats.
Détection des maladies courantes
Les infections des voies urinaires peuvent particulièrement être diagnostiquées avec un haut degré de précision à partir d'échantillons cliniques. Les scientifiques cherchent alors à étendre leurs recherches afin de détecter également d'autres bactéries et virus pathogènes dans l'organisme. Par exemple, ils étudient la possibilité de déceler les premiers signes du cancer. Cette technique est désormais utilisée dans le dépistage rapide et précis de la COVID-19.
Pour développer sa puce, l'équipe de recherche de Labs-On-Chips a fait appel à des spécialistes ayant une formation en technologie électrochimique et biochimique. Des médecins spécialisés dans les maladies infectieuses ont également participé à la recherche. C’est cette combinaison d’expertises qui a conduit au développement de cette méthode avancée. Leyla Soleymani, l'une des chercheuses est co-autrice de l’article, précise que cette technique diminue le risque de complications. En effet, une intervention précoce avec des médicaments permet d’obtenir un rétablissement plus rapide. Cela prévient également les épidémies de maladies infectieuses et réduit l'utilisation inutile d'antibiotiques.
Utilisation accrue de la technologie LOC
Bien souvent, de tels appareils de mesure sont élaborés à l’initiative de spécialistes des sciences de la vie et surtout d’ingénieurs. Et face à l’augmentation de la précision et de la diminution des coûts de production et de développement, de plus en plus de start-ups commencent à développer ces techniques.
Récemment, des scientifiques américains ont demandé un brevet pour une puce qui détermine le groupe sanguin des patients en quelques minutes. Ainsi, les personnes gravement blessées pourront recevoir immédiatement une transfusion sanguine si nécessaire. L'année dernière, des chercheurs britanniques de l'Imperial College de Londres ont mis au point la puce TriSilix. Cette dernière permet d'effectuer un test PCR avec précision sur un petit appareil mobile.
Le plus gros problème est la demande croissante de semi-conducteurs, notamment pour la production d'électronique grand public. Pendant la crise du coronavirus, de nombreuses usines ont fermé leurs portes et un arriéré logistique s'est accumulé. Cela a conduit à une pénurie mondiale de matériaux pour les objets connectés. Le gouvernement américain a promis au printemps de débloquer 37 milliards de dollars (31 millions d’euros) pour la construction de nouvelles usines aux États-Unis. Cela laisse davantage de place au développement des applications et aux nouveaux outils de laboratoire médical.
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