Newsletter:
Des chirurgiens de l'hôpital ZNA Stuivenberg à Anvers ont récemment placé une prothèse de genou à l’aide de la réalité augmentée (RA). C’est la première fois qu’une telle technique est utilisée. Développée par Medacta en collaboration avec le chirurgien orthopédiste, Geert Peersman de la ZNA de Stuivenberg, la technologie NextAR combine une plateforme en ligne et des lunettes spécifiques. L’entreprise d'origine suisse, spécialisée dans les produits orthopédiques innovants et les techniques chirurgicales de pointes, souhaite élargir NextAR afin de prendre également en charge les opérations de l'épaule, de la hanche et du dos.
RA pendant la chirurgie
La technologie NextAR et ses lunettes de réalité augmentée sont comparables à une conduite en voiture assistée. Bien que le conducteur sache comment rentrer chez lui, une plateforme en ligne calcule le parcours le plus court et fournit des informations complémentaires. L'itinéraire GPS est ensuite projeté sur le pare-brise du véhicule. Ainsi, le pilote regarde la route, mais une visualisation numérique de son trajet est affichée sur sa vitre. Dans le bloc opératoire, s’il ne s’agit pas d’aller quelque part, mais bien d’opérer, l’approche développée est très similaire. La technologie NextAR fournit une image détaillée de l'anatomie d’une partie du corps du patient. Les images en 3D prises garantissent alors une opération d'une précision hors normes. D’autres renseignements peuvent être ajoutés aux images réelles que le chirurgien voit à travers les lunettes. De plus, d’après l'hôpital, cela améliore la concentration : le médecin n'ayant plus à détourner son regard sur un écran d'ordinateur placé à proximité dans la salle d'opération.
Dans le cas d'une opération du genou, le chirurgien voit des images en 3D fournies par un scanner ainsi que des images spécifiques des os et des tissus mous du patient à opérer. Ces derniers (tendons, muscles, tissus graisseux, nerfs) entourent les os et les organes. Le chirurgien a donc une visibilité du poids du genou, mais a aussi accès à des informations supplémentaires pour l’assister dans son opération. La prothèse est de cette façon placée avec une précision supplémentaire. Les systèmes chirurgicaux traditionnels assistés par ordinateur ou par robot ne suivent que le mouvement relatif de l'os du genou et non celui des tissus mous. La technologie NextAR offre également une solution pour un ajustement précis des ligaments. Chaque genou étant unique, ils peuvent être plus tendus chez certains patients et plus lâches chez d'autres.
Déroulé de la procédure
Concrètement, les médecins réalisent d'abord un scanner pour obtenir une coupe transversale du genou. À partir des images prises, la technologie NextAR crée ensuite un modèle 3D du genou. En fonction des informations recueillies, le chirurgien détermine, à l’avance, quels os et cartilages endommagés seront retirés. Il peut également savoir quel type d'implant utilisé et la position exacte où le placer.
Avant de commencer l‘intervention, un premier capteur de la taille d’un Lego est placé sur la jambe supérieure et inférieure du patient. Un second doté d’une mini-caméra connectée aux lunettes que porte le chirurgien est positionné autour du genou. Ces capteurs remplacent les traqueurs optiques qui sont normalement montés sur les broches de la jambe. La caméra envoie ainsi en direct des images 3D des mouvements et des positions des os et des tissus mous. Les lunettes de réalité augmentée affichent également les détails qui ont été dessinés avant l'opération. Par exemple, l'emplacement précis du genou artificiel ou encore la zone de l'os et du cartilage qui nécessite d’être opérée.
Selon le ZNA (Ziekenhuis Netwerk Antwerpen), grâce à la technologie RA, la prothèse semble plus naturelle et réduit le processus de récupération pour le patient. En Belgique, quelque 28 000 prothèses du genou sont placées chaque année, dont 750 via ZNA. La plupart des patients opérés sont des personnes âgées. Cette opération permet de soulager une articulation du genou usée ou invalide qui cause beaucoup de douleur et limite la mobilité. Environ 20 % des adultes de plus de 55 ans souffrent d'usure du genou.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !