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Neuralink, la société d'Elon Musk, a récemment levé plus de 200 millions de dollars auprès d'investisseurs. Parmi les entreprises les plus connues à avoir injecté des capitaux dans la société se trouve la multinationale Google. Outre l'intensification de la recherche et de l'innovation, Neuralink souhaite ainsi utiliser l'injection de son capital total (363 millions de dollars) pour proposer des solutions aux patients paralysés. D’après les estimations, le potentiel du marché s’élève à environ 20 milliards de dollars.
Au printemps dernier, Neuralink a fait la Une des journaux du monde entier grâce à une vidéo qui dévoile un singe équipé d’une puce connectée capable de jouer à un jeu vidéo par « télépathie ». Le choix de l’animal ne s’est pas fait par hasard : les gènes des primates étant très similaires à ceux des humains, ils sont régulièrement utilisés pour la recherche médicale.
L'implant mis en place par un robot chirurgical automatisé est composé de polyimide et d'un conducteur en or ou en platine. La détection des signaux électriques du cerveau est possible grâce à des fils contenant des électrodes. De plus, le prototype élaboré par l’entreprise est constitué d'un système électrique qui amplifie et enregistre l’activité cérébrale.
Ainsi, deux puces, composées de milliers d'électrodes, ont été placées de part et d'autre de la tête d’un singe, près du cortex qui coordonne les mouvements des mains et des bras. Une fois l’opération réussie, Neuralink a observé ce dernier durant plusieurs parties du jeu Pong. L’animal a pu jouer de manière complètement autonome à l’aide d’un joystick adapté. Durant l’expérimentation, les implants ont enregistré les signaux électriques toutes les quatre secondes. Toutes les données collectées ont été par la suite transmises via Bluetooth à un iPhone. En quelques minutes, l'ordinateur a analysé les informations associées au mouvement du joystick qui ont révélé que le singe était capable de continuer à interagir avec l’ordinateur de manière autonome sans matériel.
Une technologie controversée
Cette avancée marque un véritable tournant dans l’évolution de la société fondée en 2016 et basée à San Francisco. En effet, le souhait de Neurolink est d'aider les patients atteints de troubles neurologiques en leur permettant de contrôler des ordinateurs et des appareils mobiles avec leur cerveau. Les techniques utilisées par l’entreprise sont fondées sur des théories et des concepts scientifiques de l'université de Californie. Elon Musk lui-même s'est inspiré de certains principes des livres de science-fiction d'Iain Banks.
Néanmoins, de nombreux scientifiques restent sceptiques et ne considèrent pas la technologie de Neuralink comme révolutionnaire. Selon eux, elle n'est pas fondamentalement différente d'une interface cerveau-ordinateur (ICO) permettant de mesurer et de numériser les signaux cérébraux. En 2002, des scientifiques avaient déjà fait bouger un curseur à un singe en utilisant des signaux neurologiques. Toutefois, Neuralink a développé un implant sans fil basé sur une plus grande quantité d'électrodes. Un changement qui offrirait de meilleures solutions pour les patients atteints paralysés.
Communiquer par la pensée
La prochaine étape consistera à appliquer les implants intelligents aux personnes souffrant de troubles neurologiques. L’idée est de leur permettre d’utiliser les ordinateurs et les smartphones par la pensée. Au début, il s'agira d'une souris virtuelle, mais à terme, l'objectif est de pouvoir également utiliser un clavier ou une manette de jeu avec le cerveau.
La start-up s'est fixé l'objectif ambitieux de traiter la maladie d'Alzheimer, la démence et d'autres troubles neurologiques grâce à des implants sans fil. L’entreprise estime que le développement des différents canaux de communication via le cerveau ne fait que commencer. Les chercheurs prévoient un accès croissant aux régions cérébrales et aux réseaux neuronaux pour contrôler nos sens et nos fonctions motrices directement par « télépathie ».
Autrement dit, il s’agit d’une nouvelle façon d’interagir par la pensée via des objets connectés et donc de contourner la dégénération ou la lenteur du cerveau. Le fondateur de la marque Tesla prédit notamment que d'ici 5 à 10 ans, il suffira de télécharger des données dans un implant cérébral, comme une langue étrangère, pour pouvoir communiquer avec une personne utilisant un autre langage.
Un concurrent qui a un pas d’avance
Cependant ce n’est pas Neuralink qui sera le premier à tester ses théories sur l’Homme. Synchron, une société concurrente, vient de recevoir l’autorisation de la FDA pour implanter sa puce cérébrale chez des patients paralysés. L’étude de faisabilité devrait avoir lieu cette année. Contrairement à Neuralink, la neuroprothèse sera directement implantée via les vaisseaux sanguins et guidée jusqu'au cerveau. Cette dernière devrait permettre aux patients de faire fonctionner des appareils numériques en fonction de l'activité cérébrale. Par exemple, pour utiliser une application, faire des achats en ligne ou accéder à d'autres services numériques facilement sans action physique.
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