​​Jeu sur ordonnance : DeepWell DTx veut faire le grand écart

La nouvelle société de jeux DeepWell DTx compte développer des jeux vidéo à grande échelle dans les années à venir. L’accent sera mis à la fois sur le divertissement, sur l'amélioration et l'accélération des traitements des problèmes de santé. Les premiers jeux devraient apparaître l'année prochaine.

La société américaine DeepWell DTx travaille sur de nouveaux jeux. Elle compte aussi aider les développeurs indépendants à financer et à publier des jeux ayant une valeur thérapeutique. Cependant, l'entreprise ne souhaite pas gamifier ou développer des expériences numériques basées sur des modèles médicaux stricts. La société se concentre sur l'analyse des jeux existants, qui présentent un avantage potentiel pour les troubles mentaux, tels que l’anxiété, la dépression, la dépendance, les troubles obsessionnels compulsifs ou les troubles du stress.

DeepWell DTx engage des experts

DeepWell DTx est une initiative de deux hommes. Mike Wilson est cofondateur de la société de jeux Devolver Digital et a produit plus de 100 jeux en deux décennies. Ryan Douglas est le fondateur de Nextern, qui développe des dispositifs médicaux. Un an et demi auparavant, ils ont lancé DeepWell DTx. Ensemble, ils ont réussi à réunir une équipe de plus de quarante développeurs de jeux, scientifiques, médecins et experts en recherche médicale. Leur entreprise leur a semblé indispensable au vu du nombre croissant de patients souffrant de troubles mentaux et du manque de disponibilité des outils thérapeutiques numériques. Ces experts participent à la définition et à la réglementation des principes fondamentaux de la conception de jeux thérapeutiques.

Référence aux études

Mike Wilson a déclaré dans un communiqué de presse que « leur solution est souvent mal jugée en raison de ses prétendus effets négatifs sur le corps et l'esprit. Mais les scientifiques qui étudient les jeux vidéo, et aussi les développeurs qui les construisent au plus haut niveau, savent déjà que c'est le contraire. » Le cofondateur fait référence aux études scientifiques qui montrent les effets positifs des jeux sur les troubles mentaux tels que l'anxiété et la dépression. Selon lui, ces résultats de recherche constituent une base solide sur laquelle s'appuyer.

Divertissement et traitement

Pour lui, nul doute qu’ils présentent divers avantages. « DeepWell réunit le divertissement et la science médicale pour s'appuyer sur le fait avéré que les jeux vidéo peuvent être bons pour la santé. Leur distribution numérique mondiale en fait un outil important pour rendre les traitements abordables et accessibles. En outre, les patients continueront à découvrir les bienfaits des jeux qui sont vraiment amusants. Bientôt, certains des meilleurs jeux vidéo du monde seront reconnus pour ce qu'ils sont : des médicaments puissants. Les concepteurs de jeux façonnent une nouvelle discipline qui a le potentiel d'atteindre le plus grand public au monde. »

Autres jeux reconnus et prescrits

Au cours de l'été 2020, la FDA, l’organisme américain de surveillance de la santé, a approuvé l'un des premiers jeux vidéo que les médecins peuvent prescrire comme « médicament ». Il s'agit de EndeavorRX (anciennement Project EVO) du développeur de jeux Akili Interactive. Le jeu mobile est destiné aux enfants âgés de 8 à 12 ans qui souffrent de TDAH. Depuis lors, divers jeux ont été développés dans le monde entier pour soutenir le processus de traitement du patient.

L'une de ces entreprises est la société française Tilak Healthcare avec le jeu mobile OdySight. Ce « médicament » peut être prescrit aux patients souffrant de maculopathie chronique (maladie des yeux). Le jeu contient divers modules médicaux. Les médecins surveillent (à distance) divers paramètres en fonction de la vue. Les patients reçoivent des points d'énergie lorsqu'ils effectuent des tests de vision pendant le jeu. Grâce à ces récompenses, ils peuvent résoudre des énigmes et voyager dans des mondes virtuels. Selon Tilak Healthcare, cela se traduit par un apport continu de données pour les médecins.