Newsletter:
Le manque de données en néerlandais est actuellement l’obstacle majeur du développement des outils d'IA aux Pays-Bas. Les algorithmes existants ne sont tout simplement pas bien formés à cette langue. C'est le constat du rapport du consortium NAIN (IA néerlandaise). Néanmoins, les investissements dans l'IA pour les soins de santé aux Pays-Bas ne semblent pas vains.
La technologie du langage en néerlandais doit être grandement améliorée. Selon le NAIN, les dialectes, l’argot, les accents, le langage des enfants et les anomalies de la parole sont particulièrement problématiques pour construire un algorithme qui fonctionne bien. Les organisations individuelles tentent de développer des solutions partielles pour des domaines spécifiques, mais cela reste insuffisant. De plus, les ressources financières sont trop faibles pour élaborer un algorithme plus intelligent.
Des outils du futur ?
Ces technologies sont toutefois prometteuses. À l’avenir, elles pourraient s’imposer aux Pays-Bas et en Flandre. Pensez, par exemple, à l'enregistrement vocale des soins administrés au moment même où ils sont effectués. Autre possibilité : pouvoir intervenir en urgence tout en lançant un appel au 112 pour signaler un accident. Ou encore pouvoir twitter rien qu’en utilisant sa voix afin de répondre rapidement ou partager une information.
Le NAIN a donc cartographié l'état actuel de l’avancée des technologies vocales. Et c’est à partir de cet aperçu que le travail dès cinq prochaines années pourra se poursuivre. Les développements des technologies de pointe relatives à la langue néerlandaise ont donc une bonne base pour avancer. Les résultats finaux du projet seront d’ailleurs utilisables par toutes les sociétés du pays. Ce partage de données est une aubaine pour obtenir une immense diversité d'applications à grande valeur publique et économique.
Investissement dans l'IA
L'intelligence artificielle peut également être très utile dans le domaine de la santé. En effet, 17 laboratoires doivent être installés aux Pays-Bas, dont deux au sein d'Erasmus MC. D’ailleurs, Philips Healthcare, General Electric Healthcare, l'Université Erasmus de Rotterdam (EUR) et Erasmus MC ont récemment uni leurs forces pour créer de nouveaux laboratoires d'IA. Pour y parvenir, ils ont chacun investi leurs propres fonds et obtenu un investissement de l'Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique (NWO).
Les 17 laboratoires de l'ICAI seront mis en place au sein du consortium ROBUST, dirigé par le candidat principal et professeur à l'UvA, Maarten de Rijke. Le NWO fournit 25 millions d'euros et le reste de l'investissement est complété par des entreprises et des CSP engagés dans le projet. « Il s'agit d'un investissement considérable dans l'IA », déclare Wiro Niessen, professeur à Erasmus MC. « D’ici quelques années, l’impact de l'IA dans les soins de santé et la société sera énorme. Néanmoins, il faut que nous puissions nous y fier. Nous devons veiller à ce que cette puissante technologie puisse être utilisée de manière responsable dans la pratique clinique quotidienne. C’est là tout l'enjeu et nous allons y travailler dur au cours des dix prochaines années. »
La vision d’Erasmus MC
Erasmus MC, en collaboration avec Philips Healthcare, a pour but d'améliorer le parcours des patients victimes d'un AVC. « Il s’agit d’un un problème aigu, mais qui présente de nombreuses séquelles », explique Wiro Niessen. « Nous voulons utiliser l'intelligence artificielle pour accompagner le patient de A à Z. Cela commence par l'appel du numéro d'urgence et se termine par la réhabilitation. » Dès le premier moment de sa prise en charge, des choix doivent être faits, a-t-il affirmé. « Une fois que la personne est hospitalisée, vous voulez faire le bon diagnostic avec une imagerie par scanner. Ensuite, vous voulez offrir le meilleur traitement et, finalement, la réadaptation la mieux adaptée. »
Le champ des possibles
Le neuroradiologue Aad Van der Lugt fait partie des pionniers en charge du deuxième laboratoire au sein de l'hôpital. Erasmus MC poursuit ainsi sa collaboration de longue date avec General Electric Healthcare. Une IRM doit et peut être mieux adaptée à chaque patient. Par exemple, un scanner IRM pourrait déterminer les protocoles à l'avance en fournissant des informations sur le patient. Il pourrait aussi s'ajuster pendant l'examen en utilisant les informations de la première série de scans. Ou encore qui sait s’auto corriger si le patient bouge pendant le balayage. Cela éviterait de devoir recommencer la prise d’images.
Aad Van der Lugt espère également que l'intelligence artificielle pourra être utilisée pour aider les radiologues à interpréter les scans. Par exemple, les algorithmes pourraient repérer et interpréter les petits détails qui ne sont pas ou peu visibles à l'œil nu. Dix doctorants y travailleront également dans le laboratoire de radiologie.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !