Un jeu pour stimuler la mobilité des patients

Les personnes hospitalisées à Isala de Meppel sont incitées à rester actives. Pour cela, elles reçoivent une tablette avec une application d'exercice. L’hôpital souhaite ainsi motiver les patients qui restent longtemps alités à bouger davantage. Selon le prestataire de soins, cette mesure est indispensable. En moyenne, les malades passent 90 % de leur temps en position couchée ou assise et perdent 1,4 kg de masse musculaire après une semaine d'alitement. L'application d'exercice développée par l'hôpital ZGT et TexTownGames est encore en phase de test. Mais à terme, dès que le nouveau site hospitalier d’Isala Meppel sera opérationnel en 2022, elle devrait être mise à disposition sur chaque tablette.

L’hôpital Isala affirme que faire de l’exercice quotidiennement est bénéfique à tous les patients. En effet, ils sont plus en forme, nécessitent moins de soins, présentent un risque moindre de complications et peuvent rentrer chez eux plus rapidement. Face à ce constat, le centre de soins a donc lancé une application hybride. Cette dernière contient des itinéraires de randonnée et un jeu incitatif. C’est lui qui sert de motivation directe. Ce type d’outils numériques n’est pas nouveau. Ils sont déjà utilisés depuis un certain temps comme solution au manque d'exercice. Par exemple, par le biais du programme UMC Utrecht in Beweging de l'hôpital de Domstad (Pays-Bas). Néanmoins, l’exploitation d’un jeu est, selon Isala de Meppel, un nouvel élément parmi les solutions pour inciter à bouger plus.

Jouer pour motiver

Les patients adaptent leur profil en fonction des mouvements qu'ils peuvent effectuer. Le jeu commence par un patient virtuel dans un lit. L'utilisateur a ensuite le choix d'effectuer divers mouvements : en position couchée, assise ou debout. À chaque fois un exemple est donné afin de reproduire correctement l’exercice. Des fitcoins sont libérés comme récompense pour toutes sessions effectuées. Ils sont également obtenus en effectuant des tâches de soins. Par exemple, laver et habiller un patient. Avec ces pièces, l'utilisateur peut décorer un salon virtuel dans le jeu. Il peut y ajouter, entre autres, des chaises, des tables et des lampes. Selon l'Isala, cette pièce symbolise la propre maison du patient, dans laquelle il finira par retourner.

La physiothérapeute Marloes Kok, qui participe à la phase de test, indique sur le site web d'Isala que tous les patients ne peuvent pas participer. Il faut d’une part qu’ils sachent utiliser une tablette, mais aussi qu’ils ne souffrent pas d’un problème cognitif. Cet outil est également principalement utile pour les personnes hospitalisées depuis un certain temps. Elle précise également que les itinéraires de promenade suggérés sont destinés à compléter les soins dispensés par les physiothérapeutes.

Expérience des patients

Les retours des patients sont plutôt encourageants. Parmi, les premiers à avoir testé le dispositif se trouvent Herman Grimme, 80 ans. Il a accepté de témoigner sur le site Web d'Isala Meppel. Il explique ainsi que tout a bien fonctionné pour lui. « Durant mon long séjour à l’hôpital, j’ai pris de bonnes habitudes grâce à la tablette. Je faisais des petites cessions de vélo d'appartement environ deux fois par jour. Lorsque je revenais dans ma chambre, j'utilisais l'iPad pour voir combien d’argent j’avais obtenu. Ce système est assez motivant ! Cela n'a bien sûr aucun lien, mais vous vous prenez au jeu de meubler votre pièce virtuelle. Et pour y parvenir, vous devez obtenir des fitcoins. »

Herman Grimme a passé près de trois semaines à Isala. Il était hospitalisé pour se remettre d'une infection bactérienne sur sa valve cardiaque. Il était l’un des candidats idéals pour tester l’application. En effet, il était mobile et pouvait se déplacer à sa vitesse avec sa perfusion. « J'ai été incapable de faire quoi que ce soit pendant environ un an et demi. D'abord le remplacement de ma valve cardiaque et ensuite j'ai eu une endocardite. Et à cause du coronavirus, je n'ai pas fait beaucoup d'exercice. L'autre jour, j'ai marché pour aller et revenir du club d'échecs, les derniers mètres jusqu'à ma maison étaient si loin. La force musculaire a disparu. Je vais maintenant la reconstruire. »