Mutualité chrétienne (MC) investit dans la start-up de santé BloomUp

Le fond d'assurance maladie belge Mutualité chrétienne ou Christelijke Mutualiteit vient d’investir un demi-million d'euros en capital de croissance dans l'application belge d'e-santé BloomUp. Cette dernière cherche à rendre les soins psychologiques plus accessibles.

Depuis sa récente création en Belgique, BloomUp souhaite faciliter l’accès aux soins de santé mentale. L'entreprise belge propose ainsi des services en ligne permettant aux personnes ayant besoin d'un soutien psychologique d’être mises en relation avec des professionnels de santé. Tout se passe à distance. Les patients répondent d’abord à un questionnaire en ligne, puis peuvent ensuite consulter un psychologue ou un psychothérapeute. Une fois le premier contact établi, une réunion d'introduction gratuite est prévue qui généralement aboutit au début de la mise en place d’une thérapie.

Mutualité chrétienne a souhaité soutenir ce projet et a injecté 500 000 euros dans l'application. Ainsi, BloomUp devient la première start-up belge à recevoir un investissement auprès d'un fonds commun de placement. « Les autorités de santé estiment qu’une personne sur quatre vivant en Belgique souffrira à un moment donné de problèmes mentaux. Malheureusement, beaucoup d'entre eux ne chercheront jamais à obtenir une aide professionnelle. Et ceux qui le font seront souvent confrontés à de longues périodes d'attente puisque les délais pour obtenir une consultation avec un psychologue ou un psychothérapeute sont encore très longs ! », explique Steven Hermans, directeur du développement commercial et de l'innovation sociale chez MC.

Des options numériques pour réduire les délais ?

C’est exactement ce que cherche à contourner BloomUp. Et pour réduire ces délais, il suffit de repenser l’accès aux soins en misant sur le soutien psychologique à distance et les thérapies en ligne. Ce n’est pas la première fois que Smarthealth souligne la difficulté d’obtenir un rendez-vous rapide dans les différents services de la santé mentale belge. Selon une enquête menée auprès de 1 305 thérapeutes ayant un cabinet privé, plus d'un tiers des psychologues, psychiatres, orthopédagogues et psychothérapeutes n'acceptent plus de nouveau patient. De plus, la plateforme offre aux professionnels une solution de travail flexible leur permettant de développer leur pratique (en ligne) à faible coût et sans barrière géographique.

Selon la psychologue de recherche Eva Rens (UAntwerpen), les soins de santé mentale belges sont souvent inaccessibles. Les démarches qui devraient précéder une admission en hôpital psychiatrique - comme une consultation avec un psychologue ou un psychiatre - ne sont pas envisageables pour la plupart : « La psychothérapie est remboursée de manière très limitée, les listes d'attente au Centre flamand de santé mentale (CGG) sont de 1 à 2 ans et les psychiatres sont surfacturés. »

Ainsi, les innovations technologiques en matière de soins peuvent (partiellement) apporter une solution. Aux Pays-Bas, outre les organisations régulières de santé mentale, il existe déjà de nombreuses plateformes de santé en ligne pour les soins primaires. L'une d'entre elles, Mentaal Beter (Mentally Better), s'engage explicitement à utiliser la technologie pour soutenir ou améliorer la santé et les soins de santé. Par exemple, en plus des traitements réguliers, les patients peuvent également recevoir une thérapie en ligne.