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La startup britannique Babylon Health l’avait annoncé en 2020 : elle souhaitait rentrer en Bourse. C’est chose faite par le biais d'une fusion avec Alkuri Global Acquisition. Avec une valeur de 4,2 milliards de dollars, elle réussit une introduction remarquée puisqu’il s'agit de l'une des plus importantes jamais réalisées par une entreprise technologique européenne.
Ces derniers mois, un certain nombre d'entreprises technologiques européennes ont atteint des sommets. Babylon Health n'échappe pas à cette tendance. La société technologique qui fabrique des logiciels d'intelligence artificielle depuis 2013 est d’ailleurs l’une des plus prospères du Royaume-Uni. L’entreprise britannique propose des consultations en ligne et des diagnostics basés sur l'intelligence artificielle. En 2019, elle a reçu le statut de licorne, ce qui signifie que la startup privée valait plus d'un milliard de dollars.
Ces dernières années, Babylon Health a conclu des partenariats avec des géants high-tech chinois, Tencent et Samsung, afin de proposer son outil de triage numérique sur leurs plateformes. La société a aussi mis en place un service de médecine générale numérique au Royaume-Uni en collaboration avec le NHS. Trois ans auparavant, la startup levait 550 millions de dollars américains (environ 452 millions d’euros) lors d'un cycle d'investissement.
Des premiers pas américains prometteurs
Il aura fallu plus d’un an entre l’annonce de Business Insider et les débuts officiels de Babylon sur le marché boursier américain. Les choses sont donc restées calmes durant quelque temps. Jusqu’à ce mois-ci. La startup vient d’annoncer qu'elle entrait en Bourse aux États-Unis par le biais d'une SPAC (société d'acquisition à vocation spécifique) avec Alkuri Global Acquisition. Pour les entreprises, les SPAC sont le moyen idéal d'être cotées sur le marché boursier sans passer par le processus ardu d'une introduction en Bourse classique - et leur popularité a explosé l'année dernière. Une aubaine pour la société britannique qui peut se targuer d'une valeur initiale d'un peu plus de 4 milliards de dollars américains (plus de 3 millions d’euros). Pour l’occasion, la nouvelle société change de nom pour Babylon et sera cotée au Nasdaq sous le nom de « BBLN ».
Selon Ali Parsa, fondateur et P.D.G. de Babylon, les premiers pas de l'entreprise britannique aux États-Unis ne constituent qu’une étape sur son développement. « Nous n'en sommes qu'au début de notre travail pour remodeler notre secteur. Il reste encore du chemin à faire pour qu’il soit axé sur le numérique et en premier lieu sur la prévention. L’idée est d’arriver à passer des soins de maladie aux véritables soins de santé. »
Une route cahoteuse
La mise en place du partenariat entre Babylon pour son offre GP at Hand et le système de santé publique britannique NHS a fait beaucoup de bruits. Certaines voix critiques ne semblaient pas totalement convaincues par l'application. Les craintes ont été manifestées à la fois par des médecins généralistes et des organismes professionnels tels que le Royal College of Physicians. L'une des principales objections portait sur l’utilisation du numérique qui exclut potentiellement ceux qui ne savent pas bien se servir des services en ligne. Les personnes âgées par exemple auront certainement du mal à accéder à ce service médical connecté. Sans oublier que l’application ne peut traiter que des problèmes de santé sans gravité.
Par la suite, Babylon a ainsi précisé que GP at Hand n'était pas adapté aux patients souffrant de problèmes mentaux, aux femmes enceintes ou encore aux soins complexes tels que ceux chroniques. L'efficacité clinique du vérificateur de symptômes de Babylone n'a pas à ce jour encore été entièrement prouvée : il manque des essais cliniques ou des études RCT ainsi qu’une publication dans une revue scientifique évaluée par des pairs.
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