Newsletter:
Ada Health, l'application de consultation médicale en ligne, vient à nouveau de soulever des fonds. Cette fois, c’est 73 millions d'euros qu’elle a récoltés portant ainsi à 123 millions d'euros le capital investi depuis sa création.
Le cycle d’investissement d’Ada Health a brillamment été mené par la société de capital-risque Leaps by Bayer. Outre ce rôle essentiel, l’entreprise est également en pourparlers sur un éventuel partenariat stratégique à long terme. Appartenant au groupe allemand Bayer, cette dernière se concentre spécifiquement sur les injections de capitaux dans les entreprises des sciences de la vie et de la santé. D’ailleurs, les investissements de Bayer et Samsung ne s’arrêtent pas là. Plus tôt ce mois-ci, ils ont également participé à une injection de capital de 106 millions d’euros dans la start-up britannique de cybersanté Huma.
Ada Health comptent aussi sur d'autres investisseurs tels que Inteligo Bank, Vitruvian Partners, F4, Mutschler Ventures et le Samsung Catalyst Fund. Parmi ses membres du conseil d’administration se trouve le jeune coréen américain Young Sohn. Une autre casquette à son actif puisque depuis le début de l’année, il a occupé le poste de directeur de la stratégie et de président d'entreprise chez Samsung Electronics.
Quand WhatsApp se transforme en médecin mobile
Ada Health cherche à révolutionner notre manière de nous soigner. Fondée à Berlin en 2011, elle propose l’accès gratuit à une consultation pour obtenir un avis médical 24h / 24 et 7j / 7. L'application utilise une plate-forme basée sur l'IA (Intelligence Artificielle) avec une fonction de chat intégrée, qui fait office de première consultation dans le processus de diagnostic. L'entreprise s’inscrit alors comme un spécialiste de la liaison entre les connaissances médicales et la technologie. Selon le cofondateur et P.-D.G. Daniel Nathrath, Ada Health fonctionne comme un chat similaire à WhatsApp sauf que cette fois vous échangez avec « un médecin virtuel » à tout moment de la journée. Pour permettre une telle offre, environ 50 experts médicaux se sont déjà associés à l’application.
À terme, Ada Health souhaite non seulement accroître l'accès mondial aux soins de santé, mais aussi aider à dépister les problèmes de santé à un stade précoce. Selon l'entreprise, bien souvent les patients sont diagnostiqués trop tard et les conséquences sont terribles : mise en place des traitements trop tardivement, listes d'attente colossale pour accéder aux soins, augmentation des frais médicaux... Mais avec son système d’accès à distance et en continu, l’application pourrait changer la vie de millions d’utilisateurs. D’ailleurs, actuellement, plus de 11 millions de personnes dans le monde l’utilisent. Disponible en sept langues différentes, dont le swahili, elle permet à des populations même très reculées d’accéder à un suivi médical comme les zones d'Afrique difficiles d'accès qui peuvent désormais obtenir une assistance en ligne.
Comment fonctionne l'application ?
Tout se fait grâce aux utilisateurs qui remplissent eux-mêmes leurs symptômes. Par exemple : « nez qui coule ». Ensuite, après un certain nombre de questions posées, telles que « Est-ce que vous éternuez beaucoup ? » Et « Avez-vous un nez qui vous démange ? » L'application identifiera alors une pathologie potentielle en fonction de la base de données médicale et des données d'IA collectées à partir d’autres utilisateurs. Elle tire ainsi profit des statistiques recensées parmi les personnes ayant eu des symptômes comparables pour établir un diagnostic. Dans ce cas précis, sept utilisateurs d'Ada Health sur dix avec des plaintes similaires faisaient une allergie.
L’application est également capable de lister les affections courantes le plus souvent diagnostiquées : rhume, grippe, diabète, allergies, troubles intestinaux, anxieux et dépression. Une fois le diagnostic établi, la personne reçoit des conseils médicaux, comme la prise de rendez-vous chez un médecin.
Ada Health est d’ailleurs capable de trouver automatiquement un rendez-vous avec un professionnel de santé qualifié. Il suffit de la synchroniser avec un fournisseur de soins de santé partenaire. Le médecin affilié recevra alors des informations médicales numériques via l'application dès que l'utilisateur se rendra à sa consultation. Pour l’heure, les partenaires avec lesquels Ada Health travaille sont Pfizer, Novartis et Axa OneHealth. Il est tout de même important de souligner que l’application ne peut en aucun cas substituer un avis médical. Elle ne remplacera jamais la nécessité de consulter un docteur. Cependant, les personnes isolées ou en difficulté peuvent depuis chez elles obtenir de l’aide pour contacter une personne compétente.
Les futurs investissements
La part de marché actuelle la plus importante étant aux États-Unis avec pas moins de 2 millions d'utilisateurs, une grande partie du capital sera donc utilisée pour continuer son expansion américaine. Une partie des fonds collectés sera également investie dans de nouveaux algorithmes, dans l’augmentation de langues disponibles et dans l’expansion des données médicales. Enfin, Ada Health se concentrera sur la collecte d'autres formes de données médicales afin de poser d’autres diagnostics. Par exemple, intégrer les résultats de laboratoires externes, les tests génétiques et les données de santé collectées par les mobiles des utilisateurs.
Si Ada Health se veut prometteuse, elle n’est pas celle qui a récolté le plus de fonds. D’autres applications médicales en ligne, telles que Babylon et Kry, ont levé des financements beaucoup plus élevés encore auprès d’investisseurs. Il faut souligner que la différence majeure est qu’Ada Health ne propose pas de fonction de consultation en ligne avec un vrai médecin. Dans le passé, ce service était offert, mais les personnes en faisaient peu usage. Ils préfèrent tout simplement un chatbot en ligne.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !