Newsletter:
Le dernier rapport de Rock Health dresse une analyse complète du paysage actuel de la Femtech. Et d’après leurs conclusions, le marché est en pleine expansion. Depuis le début de l’année, les entreprises Femtech ont levé 1,3 milliard de dollars. Il s'agit du plus gros montant de financement jamais atteint dans cette niche du marché des soins de santé. Cela représente presque une hausse de plus de 50 % des investissements sur l'ensemble de l'année 2020. Néanmoins, ce n'est que 7 % des investissements total dans les soins numériques.
Selon le dernier rapport de Rock Health, les opportunités sont vastes dans les sous-domaines du marché de la Femtech. Pour autant, les jeunes entreprises se concentrent sur le développement de soins numériques spécifiques. Les deux principales thématiques traitées sont la maternité (grossesse et la période post-partum, soit avant et après l’accouchement) et la parentalité. Un choix discutable puisque moins de 45 % des femmes américaines sont en âge d’enfanter. En outre, le taux de natalité aux États-Unis n'a jamais été aussi bas. Ainsi, à en croire l’analyse, une majorité de femmes ne se sent pas attirer par l'offre actuelle d'applications Femtech.
Un secteur sous exploité
Rock Health constate que l'écosystème de la santé numérique évolue rapidement. Il note d’ailleurs une accélération des investissements depuis la crise sanitaire. Néanmoins, le cabinet d'études affirme que les investisseurs et les fondateurs de la santé numérique ne mesurent pas l’immense potentiel de la Femtech. Pour eux, il est évident qu’un certain nombre de secteurs sont sous-exposés. Le rapport souligne qu’il existe très peu de choses disponibles spécifiquement pour les personnes transgenres. Un oubli regrettable, d’autant plus qu’elles bénéficient déjà d'applications numériques de soins primaires et chroniques. Rock Health préfère donc parler de women+health plutôt que de Femtech. Une façon d’inclure les start-ups qui travaillent pour ce groupe de personnes, y compris celles non binaires.
Rock Health tire tout de même la sonnette d’alarme pour éviter que l'inégalité au sein des soins de santé continue de s'accroître. Il faut que tous les utilisateurs soient également représentés dans la recherche clinique. Le rapport souligne également que la thérapeutique numérique (DTx), les avortements, les fausses couches, les mastectomies et les hystérectomies (ablation de l'utérus) sont des domaines qui méritent une plus grande attention au sein du marché de la Femtech.
Un tournant se prépare ?
Malgré tout, le marché semble évoluer. En 2021, la Femtech a été dominée par les jeunes entreprises axées sur les soins primaires et préventifs. L’investissement est estimé à plus de 668 millions de dollars en capital. Maven Clinic et Tia sont les deux start-ups ayant reçu les montants les plus importants, avec respectivement 110 et 100 millions de dollars. Celles axées sur la fertilité ont levé 330 millions de dollars. Quant aux projets numériques sur la maternité ou la parentalité, ils ont dû se contenter de « seulement » 316 millions de dollars. Autre fait marquant : l’explosion des financements des start-ups abordant les soins de la ménopause. En seulement deux ans, ils ont tout simplement doublé !
Un recours inégal aux soins
Le besoin croissant de déploiement d'applications numériques de soins de santé semble bien réel, en particulier chez les femmes. Contrairement aux hommes, elles utilisent moins souvent les outils numériques, tels que les trackers de santé et les objets connectés. L'année dernière, elles n’étaient que 36 % à avoir utilisé un wearable contre 50 % pour les hommes.
Rock Health indique qu'au cours des dix dernières années, seuls 5 % de tous les investissements dans les soins numériques ont été consacrés aux Femtech. Aux États-Unis, les femmes ont davantage recours aux soins de santé que les hommes. Cette tendance s’explique car elles nécessitent de soins génésiques et prennent régulièrement des décisions pour leurs enfants. Néanmoins durant la pandémie, elles ont eu plutôt tendance à davantage reporter leurs soins. Selon les statistiques, près d'un quart des femmes a eu des problèmes pour payer leurs factures médicales au cours de l'année écoulée, notamment à cause de la crise sanitaire.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !