Newsletter:
L’accès aux données médicales en ligne avant qu’un médecin n’ait pu les lire peut avoir des conséquences sur la santé des patients qui ne savent pas forcément comment les interpréter. Cela conduit parfois à une panique inutile, déclarent Domus Medica et l'Association belge des syndicats médicaux au journal belge Het Nieuwsblad. Ils estiment également qu'il faut faire quelque chose pour mieux gérer la prolifération des applications de santé belges.
Les applications médicales ou les plateformes numériques sur lesquelles les patients peuvent consulter leurs propres données médicales peuvent susciter une inquiétude inutile. C’est fréquemment le cas lorsqu'une personne consulte ses résultats d’analyse de sang, par exemple, avant son médecin traitant et s’imagine le pire. Les choses tournent souvent mal, affirment Domus Medica et l'Association belge des syndicats médicaux au journal belge Het Nieuwsblad. Bien que les professionnels de santé souhaitent que toutes les données médicales d'un patient soient disponibles et consultables, ils plaident pour un meilleur cadre.
« Le simple fait de consulter ses informations médicales peut provoquer la panique. », déclare Stijn Vanholle de Domus Medica, l'association des médecins généralistes flamands. « Désormais, le patient peut lire immédiatement toutes ses analyses ainsi que les correspondances entre les spécialistes et son médecin traitant. Et avec le jargon médical, cela peut donner lieu à des interprétations erronées. »
Éviter les mauvaises interprétations
Jos Vanhoof, de l'Association belge des syndicats de médecins, témoigne que le patient peut souvent voir les résultats avant que le généraliste ne les ait lus. Cela peut conduire à de nombreuses erreurs d'interprétation de sa part. Par exemple, un patient peut lire dans le rapport du spécialiste qu'il y a une tumeur quelque part. « Mais une tumeur signifie 'croissance', et ce n'est certainement pas toujours malin. »
Afin d'éviter ces mauvaises lectures et l'anxiété qu’elles induisent, les médecins souhaitent que l'information médicale via les applications soit d'abord mieux encadrée. « Nous travaillons sur des vidéos explicatives qui peuvent être ajoutées au dossier médical pour les pathologies courantes. », explique Jos Vanhoof. « Nous pensons également à une sorte de confirmation de lecture. Les informations ne seraient alors divulguées qu'après que le médecin généraliste ait pu consulter les résultats, afin qu'une explication puisse être donnée immédiatement. »
« Un langage plus compréhensible serait également une bonne chose, le jargon professionnel est difficile à interpréter pour ceux qui n'ont pas de formation médicale », souligne Stijn Vanholle. « Et il existe un réel danger pour les personnes plus fragiles psychologiquement. Certaines informations sont très sensibles ; il peut être irresponsable de les communiquer à un patient sans explication. »
Comment mieux gérer l’explosion des applications ?
La prolifération des plateformes numériques de santé est également dénoncée par Domus Medica et l'Association belge des syndicats médicaux. En effet, les patients Belges peuvent consulter leurs données médicales sur diverses applications ou sites web, tels que Myhealthviewer, Helena, Nexuzhealth, Cozo, Vitalink et bien d'autres.
« J'espère qu'à l'avenir, nous n’aurons qu’une seule application, une qui soit complètement éprouvée, où tout pourra être regroupé pour le patient. », déclare Jos Vanhoof. Le débat sur l’évolution future des applications est donc en cours, explique-t-il.
« Associations de patients, soignants informels, zones de soins primaires, conseils de santé... Toutes les parties concernées tentent de réaliser la transition numérique. Après tout, nous devons nous aussi avancer avec eux dans ce domaine. »
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !