Un soutien mental numérique pour les professionnels de santé

Les professionnels de santé ont eux aussi besoin de soins ! Alors pour soutenir leur bien-être mental, la société pharmaceutique Takeda, le prestataire de services RH Attentia et l'Union générale des infirmiers de Belgique (AUVB) ont uni leurs forces. Depuis le 12 mai dernier, ils ont lancé ensemble une plateforme de soutien numérique. Le site www.ikladermeop.be a démarré dans les starting-blocks lors de la journée internationale des infirmières.

La pandémie de COVID-19 a eu des conséquences considérables sur notre santé mentale. Et tous ceux qui ont dû faire du télétravail du jour au lendemain sont concernés, mais aussi les professionnels de soins, tels que les médecins, les infirmières, les kinésithérapeutes ou encore les ambulanciers. Peu souvent mentionnées, ces personnes, en première ligne pour lutter contre le coronavirus, ont elles aussi besoin d’un suivi psychologique. Ainsi, Takeda Belgium a souhaité mettre en place une aide aux infirmiers afin qu’ils puissent préserver leur santé mentale. Pour y parvenir, la société pharmaceutique a collaboré avec l'Union générale des infirmiers de Belgique et Attentia.

Un besoin urgent d’assistance

Une étude néerlandaise de l'Institut Trimbos a déjà révélé que la crise du coronavirus avait (et a toujours) un réel impact sur les conditions de travail et le quotidien des populations. Elle affecte (entre autres) directement le bien-être des professionnels qui travaillent dans le domaine de la santé, l’aide à la personne et l’accompagnement psychologique. Par exemple, il s'est avéré qu’à cause de la première vague en 2020, les professionnels de santé ont dû faire face à une surcharge de travail importante. À tel point qu'ils se sont parfois retrouvés dans l’incapacité de fournir les soins nécessaires pour leurs patients.

Les professionnels de santé sont d’ailleurs les premiers à manifester la dégradation de leur santé mentale suite à la pandémie. De plus, une part relativement importante d’entre eux considère que leur qualité de vie s’est nettement détériorée. La crise sanitaire a engendré des habitudes malsaines et près d'un tiers des soignants souffrent de troubles de sommeil plus importants. Dans cette perspective, il est compréhensible que 50 % des professionnels aient besoin d'aide ou de soutien. L’objectif principal est de leur permettre de retrouver le juste équilibre entre vie professionnelle, vie privée et l’utilisation des technologies de la communication.

Une étude récente de l'institut scientifique belge pour la santé publique, Sciensano, a également montré que la crise du coronavirus a eu des répercussions catastrophiques sur la santé des professionnels de soins au cours de l'année écoulée. Dans une enquête menée auprès de 2 530 soignants en mars 2020, 59 % des personnes interrogées se sentaient fatiguées, 51 % ont déclaré être sous pression, 47 % étaient incapables de se détendre suffisamment, 38 % étaient privées de sommeil et 28 % avaient des difficultés à se concentrer.

Un soutien numérique, mais concret

Le site www.ikladermeop.be a pour objectif de fournir aux professionnels de santé des conseils et des suggestions pratiques pour améliorer leur bien-être mental. Le portail est construit autour de quatre thématiques : la privation de sommeil, la fatigue, le stress et les émotions. Chaque partie est adaptée et propose un accès à des évaluations précises. Par exemple, les soignants ayant des difficultés à dormir peuvent effectuer un test en ligne qui, basé sur l'indice de qualité du sommeil de Pitsburg (PSQI), peut déterminer la qualité de leur sommeil. Il est toutefois précisé qu'un examen biologique reste nécessaire pour pouvoir poser un diagnostic complet. 

En plus d'une introduction, d'une définition et d'un test, le site Web répertorie également divers symptômes de privation de sommeil, de fatigue ou d'épuisement. Il n’est cependant pas possible d’échanger via l’application, mais les prestataires de soins peuvent immédiatement surfer sur des solutions directes ou des alternatives à moyen ou court terme.